La section européenne allemand a été fondée à Saint-Antoine en 1992 par M. Pascal Curin, agrégé d’allemand. Un temps dévolue à la physique-chimie, puis à l’EPS, elle est désormais consacrée à la philosophie en allemand, à hauteur de trente minutes hebdomadaires intensives en classe de première et terminale. Pour fourbir les outils linguistiques, un enseignement renforcé d’allemand est aussi dispensé trente minutes par semaine.

C’est l’occasion pour les élèves d’échanger sur des textes de la tradition philosophique germanique et d’aborder des problèmes variés ; par exemple, cela fait-il une différence de penser en haut-allemand, en langue d’oïl, en pachto, en norrois, en turkmène ou en kikuyu, d’utiliser une langue flexionnelle ou isolante, agglutinante ou synthétique ? Ou dans un autre registre :  pourquoi voue-t-on un culte à la science alors qu’elle ne produit jamais des vérités définitives mais que son histoire est plutôt celle d’une série d’erreurs et d’approximations méthodiques peu à peu rectifiées par des coups de génie et d’heureux hasards ? Ou encore, pourquoi l’idéal chrétien de l’amour du prochain n’a-t-il jamais endigué la violence humaine ? Faut-il donc se résigner aux guerres de la même manière qu’on se résigne à l’attraction terrestre, comme l’a demandé un jour Einstein au docteur Freud  ?

Des échanges linguistiques avec des lycées partenaires comme la Singbergschule de Wölfersheim, et des séjours dans les pays de langue allemande (Suisse, Autriche, Allemagne) ont lieu chaque année.

 

La section européenne est destinée aux élèves soucieux de se cultiver et de connaître un peu mieux encore le monde germanique, sa langue, sa culture, sa philosophie. L’intérêt du cursus ne saurait pas se réduire à empocher des points bonus ou à obtenir la mention « section européenne allemand » sur le diplôme vénérable du baccalauréat, même s’il faut convenir que c’est utile d’un point de vue administratif. Mais à l’époque où les frontières nationales n’ont plus de sens en Europe, il s’agit de favoriser les échanges, d’aller à la rencontre d’une autre culture, et de s’instruire, tout simplement, sur l’état du monde.

Saint-Antoine est un des rares lycées en France à proposer une initiation à la philosophie en allemand. C’est aussi une manière de perpétuer l’esprit franciscain des pères fondateurs de l’établissement, germanophones farouches qui devisaient en dialecte et en Hochdeutsch dans les couloirs et qui étaient solidement attachés aux langues, aux lettres, à la culture, à la philosophie, à la méditation, dans le souci d’un développement complet de l’humanité de chaque personne qui leur était confiée.

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