Le programme de philosophie

L’arrêté du vingt-sept mai deux mil trois fixe le programme officiel. Il s’agit d’étudier les problèmes philosophiques majeurs et de comprendre les solutions, diverses et variées, qui ont été proposées de l’antiquité à nos jours. Comme l’indique le texte officiel (NOR : MENE0301199A, RLR : 521-7, MEN, DESCO A4) 

« L’enseignement de la philosophie en classes terminales a pour objectif de favoriser l’accès de chaque élève à l’exercice réfléchi du jugement, et de lui offrir une culture philosophique initiale. Ces deux finalités sont substantiellement unies. Une culture n’est proprement philosophique que dans la mesure où elle se trouve constamment investie dans la position des problèmes et dans l’essai méthodique de leurs formulations et de leurs solutions possibles ; l’exercice du jugement n’a de valeur que pour autant qu’il s’applique à des contenus déterminés et qu’il est éclairé par les acquis de la culture. »

On est donc loin des discussions de comptoir, où chacun essaye d’avoir raison à tout prix et raconte à peu près chaque histoire qui lui passe par la tête en prenant l’air le plus grave possible. Faire de la philosophie signifie, avant tout, reconnaître ce qui pose problème. Il y a des problèmes mathématiques (« combien de temps faut-il pour vider une baignoire de 50 litres à moitié remplie par du sable, sachant qu’il pleut à travers le toit, etc. ? ».) , il y a des problèmes techniques (« comment remplace-t-on les bougies d’une voiture quand on n’a plus les clefs de la voiture ? ») , il y a des problèmes historiques (« pourquoi Grouchy est-il arrivé en retard ? ») , il y a des problèmes domestiques (« comment les clefs ont-elles atterri dans le frigidaire ? ») et il y a des problèmes philosophiques, entre autres :

  • Qu’est-ce qui prouve que notre sens de la réalité n’est pas manipulé par une intelligence diabolique ? Descartes, Méditations métaphysiques.
  • Comment sait-on que les autres continuent d’exister en notre absence ? Berkeley, Traité sur les principes de la connaissance humaine
  • L’interdiction de manger les morts est-elle absolument justifiée ? Montaigne, Essais.
  • La démocratie n’est-elle pas le triomphe des imbéciles ? Platon, La République.
  • Pourquoi le travail salarié est-il abrutissant pour la majorité ? Marx, Le Capital.
  • Les autorités méritent-elles toujours le respect ? Pascal, Discours sur la condition des grands
  • Comment devient-on fondateur de religion ? Nietzsche, L’Antéchrist

L’élucidation des problèmes prend la forme traditionnelle de la dissertation, ou de l’explication d’un texte classique.

La dissertation, une institution

La dissertation de philosophie a été inventée en 1864 par un professeur parisien qui a fait don de sa trouvaille à l’administration. A-t-il été décoré de la légion d’honneur pour sa contribution au savoir et au bonheur collectif ? On l’ignore. En tout cas, ce n’est pas un hasard si le premier scaphandre autonome pour la plongée sous-marine est mis au point à la même date. On y retrouve le même principe, le souci de l’autonomie de l’usager, et la prédilection pour tout ce qui ressemble, de près ou de loin, à une immersion dans le néant.

La dissertation de philosophie s’écrivait autrefois en latin, à la plume d’oie. L’organisation de la pensée doit être symétrique et géométrique : l’idéal de trois parties, divisées en trois sous-parties, fait honneur au premier chiffre sacré, symbole de perfection. On peut penser au « troisième oeil » des hindous, à la trinité chrétienne, aux trois rois mages, aux trois couleurs primaires, à la troisième voie, aux trois mousquetaires et aux trois petits cochons.

L’explication de texte

C’est le troisième sujet de l’épreuve de philosophie au baccalauréat. On donne aux impétrants quelques lignes d’un texte classique, à charge pour eux d’en mener l’analyse dans le détail. Comme le programme officiel mentionne des dizaines d’auteurs, il y a plusieurs dizaines de milliers de pages qui peuvent être tirées au sort. On a donc autant de chances de remporter un jeu de hasard populaire que de parier avec succès, la veille de l’épreuve, sur le texte qui « tombera ». Cette incertitude entretient une fébrilité parmi les troupes qui fait les affaires des fabricants de pilules vitaminées.

Il va sans dire que la philosophie peut prendre d’autres formes que ces exercices académiques. Ils n’en restent pas moins efficaces pour que chacun fasse ses premières dents

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